Être beau ne suffit pas, petit Hirogami…

Être beau ne suffit pas, petit Hirogami…

L’origami, cet art ancestral, n’en est pas à sa première apparition vidéoludique, loin de là. Même les plus grandes instances comme Nintendo, avec ses Paper Mario, s’en sont servies avec intelligence pour proposer des phases de jeu et des univers diversifiés, et pas seulement « sur le papier ». Hirogami est un side-project de Bandai Namco qui tente d’aller aux derniers retranchements des possibilités de ce style visuel, avec un certain manque de pep’s évident.

Il ne se plie jamais en quatre pour être amusant

On joue Hiro, un guerrier en origami, à qui incombe la protection de son village, envahi par des forces obscures et néfastes. Je vous la fais courte : le scénario n’est pas follement intéressant et se révèle bien trop banal pour être pertinent à suivre. Il y a des villageois, tous différents en forme mais pas en naïveté, qui vous répètent que le mal c’est mal, que le bien c’est bien, et que vous êtes leur seul espoir. Je caricature, mais vraiment, l’écriture n’est pas au top. Pas grave : on veut jouer ! Et de ce point de vue, on a droit à un jeu d’action/plateformes en léger top-down, avec un coup d’éventail, du saut et la possibilité de se transformer en feuille pour planer au-dessus du vide et profiter des courants d’air. Enfin ça, c’est au début, car rapidement les transformations se développent.

Je ne vais pas vous spoiler la demi-dizaine de transformations du jeu (même si les screenshots alentour vous mettront la puce à l’oreille), mais vous aurez par exemple la possibilité de vous transformer en grenouille pour sauter très haut et envoyer du poison sur vos ennemis, ou en avion pour planer au-dessus de larges zones façon Starfox de papier. Mais globalement, ces transformations n’ont qu’une ou deux spécificités : elles vous permettent de progresser, certes, mais vous obligent aussi à revenir dans d’anciens niveaux pour aller chercher des trésors. Ceux-ci déverrouillent musiques et artworks, rien de plus, mais c’est toujours sympathique.

Canson univers ne suffit pas

On se retrouve alors avec un jeu qui, pour le pire, oublie d’être amusant : parce qu’il enchaîne les mauvaises idées. Les coups sont lents, les hitboxUne hitbox (littéralement "boîte de collision") est une zone invisible associée à un objet ou un personnage dans un jeu vidéo, qui sert à détecter les collisions ou les impacts. un peu faiblardes et le rythme n’est pas vraiment présent. Côté niveaux, ça se répète : un peu de plateforming pour récupérer des origamis, permettant de déverrouiller un coffre final qui, avant de valider votre niveau, vous demande d’affronter une petite horde d’ennemis. Le schéma est toujours le même et seuls les ennemis changent : un bestiaire repompé de vos transformations, mais aussi des sortes de simples boules noires (plutôt fainéant) qui vous attaquent et développent quelques spécificités. Certaines boules peuvent vous tirer dessus, d’autres se protègent avec un bouclier, et chacune de vos transformations a ses forces et ses faiblesses face à tout cela. Problème encore : c’est très inégal, et la grenouille vous servira finalement de transformation à tout faire, par exemple. Preuve que le game designProcessus de création et de mise au point des règles et autres éléments constitutifs d'un jeu est un peu à côté de la plaque.

Comptez environ 6 à 7 heures de jeu pour en voir la fin, si vous tenez jusque-là. Mais je suis un peu méchant avec Hirogami, parce que mine de rien, son univers fonctionne et il fera la joie des joueurs les moins regardants, proposant tout de même une expérience a minima plaisante côté balade et détente. Juste : on aurait aimé y voir davantage de finesse de gameplayOu « jouabilité » en français, fait référence à la façon dont le joueur interagit avec un jeu vidéo., d’implication dans l’histoire, d’originalité dans les idées… Oui bon, ça fait quand même beaucoup là, non ?

Skywilly
J’aurais vraiment voulu vous dire tout le bien que je pense de Hirogami sans défaillir, mais malheureusement, tout aussi pavé de bonnes intentions soit-il, il manque réellement de charme manette en main. L’univers est sublime, loin s’en faut, mais encore aurait-il fallu que le grammage du papier soit à la hauteur de son plumage.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *